Textes d‘auteurs, et d’amis

Henri Michaux, Brice Tarvel, Cécile Blaizot, Chantal Blanc, Pili Mendoza, Leibniz, Juan Mendoza-Vega, Marcel Proust, E.E. Cummings, fred Griot, Jean-Pierre Journet

L’énormité de la vague qui déferle en moi à cette heure ineffable est telle qu’il faut bientôt, quoique étant à l’apogée de ma vie, il faut que je m’arrête, tandis que mon coeur, comme un faux mort se réveillant dans un caveau, reparaît à mes sens, frappant à grands coups ma poitrine qui me paraît trop étroite, y jetant de grandes, d’intolérables nappes de joies.

Henri Michaux, Passages

Il y eut d’abord la mer
Tout était obscur
Il n‘y avait ni soleil, ni lune,
ni êtres humains, ni animaux, ni plantes.
La mer était partout,
la mer était la mère,
la mère n’était personne ni rien.
Elle était l’esprit de ce qui allait venir,
elle était pensée et mémoire.

Mythe cité dans de nombreux textes

La mer était la Mère.
Elle était eau, et eau de toute part.
Et elle était rivière, lacune, ruisseau et mer.
Et comme ça elle était partout.
Ainsi, d’abord était la mer.
Elle s’appellait Gualchoyang.
La Mère n’était personne ni rien ni chose aucune.
Elle était aluna.
Elle était l’esprit de ce qui allait venir,
elle était pensée et mémoire.

Selon citation de Flor Romero

Cliquer ici pour ajouter votre propre texte

Cliquer ici pour ajouter votre propre texte

Cette lame qui échoue sur l’âme… Un bouillonnement de flot et de lumière mêlés, une alchimie au goût de sel qui évoque toutes les saveurs primales de la naissance du monde.

Vos vagues sont des filles sauvages à la crinière d’écume, des danseuses qui s’offrent nues et cambrées au regard fasciné du passager de la plage. Elles s’ouvrent à la proue qui les explore ou se referment pour la broyer. Aucune ancre ne peut mettre un frein aux gestes doux ou brutaux de leurs ailes liquides. Ecoutons-les chanter ou siffler, admirons leurs courbes sans cesse remodelées, mais tenons-nous à distance, sur nos gardes, car il y a de la sirène au sein de leur onde chevaucheuse. Le vent seul restera à jamais leur amant.

Brice Tarvel

Comme un vieux train
Lourde est l’eau chargée de fer.
Taire n’est rien.

Cécile Blaizot

Y con un grito de dolor estallaron las aguas de su vientre y de ellas nació su eterno amor…
Y el cielo derrotado se dejó besar por las aguas, con la promesa de recuperar sus ángeles ahogados…
De las aguas mansas librame Señor, que de las turbias me salvo yo…
Y de su vientre nació ella misma, para reinventarse y vivir de nuevo todas sus historias inventadas…

Pili Mendoza

maggie and milly and molly and may 
went down to the beach(to play one day)

and maggie discovered a shell that sang 
so sweetly she couldn’t remember her troubles,and

milly befriended a stranded star
whose rays five languid fingers were;

and molly was chased by a horrible thing 
which raced sideways while blowing bubbles:and

may came home with a smooth round stone 
as small as a world and as large as alone.

For whatever we lose(like a you or a me) 
it’s always ourselves we find in the sea

E.E. Cummings